Les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence - Couvent de Paris
Willkommen, bienvenue, welcome au Couvent de Paris des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence

Le Missel

Mon Enfant, tu viens d'ouvrir notre Missel (mi-poivre). Attends-toi à ce que ça pique, puisque tu y découvriras nos coups de cœur et nos coups de sang, nos coups de poing ou de pouce, nos coups de chaleur ou de foudre, enfin tous nos meilleurs coups ! Parmi lesquels, nos actualités diverses et variées, que nous partageons aussi sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram.

Élévation de Sœur HIVette
Élévation de Sœur HIVette

Élévation de Sœur HIVette

Mes bien chères Sœurs, ma chère Novice, ma Postulante,

Gentes dames, damoiseaux, damoicorneilles, damoipigeons, damoineaux, et toustes les autres,

Une fois n’est pas coutume, nous voici toutes raies-unies en ce 11 octobre de l’an 56 après les émeutes de Stonewall sur ce parvis de l’église Notre Dame des Blancs Manteaux. Si vous avez comme moi l’étrange impression qu’un gros objectif nous observe, ne paniquez pas, ce n’est pas qu’une vue de votre esprit souvent mal tourné. Comme pour tous les gros objectifs, si on se détend un peu et qu’on passe un bon moment, on le sentira à peine passer derrière nous ! J’espère donc que tout le monde ici connait son meilleur profil et est prêt pour son gros plan cul en 3 quarts contre plongé !

Alors, Silence. Monteur. Ça tournante ! Elévation de HIVette prise 1 !

Maintenant qu’on a évacué la question, on passe à autre chose et on fait comme s’ils n’étaient pas là !

Alors non, cette jolie cordelette rose n’est pas là pour faire un cordon sanitaire autour de toi ma beauté. Non, cette corde qui nous passe entre les mains à toutes et tous est là pour matérialiser notre folle tradition, notre folle provocation, notre folle ambition, notre folle signification, notre folle association, bref, notre folle vocation !

Depuis ce soir béni des cieux de Pâques 1979 où nos incroyables aïeules eurent la fabuleuse spontanéité d’enfiler des soutanes et d’aller faire n’importe quoi dans les bars trans-pd-gouines de San Francisco, voilà que l’histoire continue, que l’intrigue se corse aussi parfois, mais qu’importe, nous sommes belles et bien toujours là, à arpenter les boites à cul, à célébrer les unions, à pleurer nos mortes et nos morts, à trinquer à nos différences, à lutter contre les LGBTphobies, à rire aux éclats à la joie d’être là, en vie, ensemble. Ce fil de l’histoire à laquelle toutes tes sœurs ont œuvré depuis fort fort longtemps pour certaines (n’est ce pas ma mère et ses 30 ans de perpétuelle indulgence dans quelques mois…), mais cette histoire c’est aussi la tienne. Si tu tiens aujourd’hui le bout de ce fil ce n’est pas parce que l’histoire se termine, bien au contraire. Si les cérémonies d’élévation viennent marquer une étape, parachever un noviciat, elles symbolisent avant tout un instant de passation entre toi et tes sœurs, entre toi et ta marraine aussi. 

Avant de poursuivre, et pour honorer cet héritage que tu incarnes, merci de bien vouloir réciter ta filiation à HAUTE et intelligible voix !

Cela fait quasiment un an jour pour jour que je t’ai mis un voile sur la tête, et le moins que l’on puisse dire, c’est que tu n’as pas chômé ! Certes tu avais un peu de temps à tuer jusqu’aux fêtes de Noël, mais quand même. Tu as été une véritable sérial novice, tu as enchainé les actions, et tu as emboité le pas à tes sœurs et novices dès qu’une opportunité se présentait. Coups de cornettes par ci, visite au musée par là, mariage d’un côté, marche des fiertés de l’autre, galette à Basiliade en haut, cérémonie des Têtus en bas, bref, tu n’as pas a-rrê-té. Tu as aussi été déterminante dans l’organisation et la bonne tenue de très grosses actions entre le marathon des sœurs à Solidays, mais aussi le ressourcement qui a eu lieu tout début septembre. Cela faisait fort longtemps que le couvent de Paris voulait renouer avec les ressourcements, et tu as très largement contribué à cela. Tu as aussi joué un rôle prépondérant dans la rédaction des nouveaux statuts ayant conduit la reconnaissance du couvent de Paris comme une organisation d’intérêt général. Donc merci à toi ma chère grande petite. Tes capacités organisationnelles ne sont plus à démontrer. Bon, après, il se peut que dans tout ça il y ait eu un ou deux coups d’éclats, quelques coups de têtes dans des encadrements de portes et/ou de placards, possiblement aussi une ou deux bouteilles de vin éclatées sur du carrelage mais booooooon… on fait pas d’omelette sans lécher des œufs ! Sans casser des œufs ! Pardon, qu’elle est bête…

Tu as en tout cas essuyé les plâtres de ma matrice sororale avec toute la douceur et la gentillesse qui te caractérisent si bien, et ce premier marrainat a été pour moi une période précieuse. J’ai beaucoup appris de toi, et tu m’as aussi beaucoup appris sur moi, surtout sur ma capacité à toujours trouver des points positifs et les encouragements nécessaires lors de tes premiers essais make up absolument désastreux… Un savant mélange assez unique entre cubisme et surréalisme, mais ce n’est pas à toi que je vais la faire, toi-même tu sais qu’il vaut mieux un bon Dali qu’un mauvais Picasso ! 

On mesure en tout cas avec des photos avant / après le chemin parcouru sur ce plan en un temps quand même record, et je peux ENFIN te dire droit dans les yeux, et sans une once de retenue que tu es belle ma fille, (surtout maintenant que je t’ai rhabillée de la tête aux pieds !) et ta marraine est très TRES fière de toi.

J’espère aussi que tu as un peu été à bonne école à mes côtés. De toute façon si tu nourris d’ignobles traumatismes qui te réveillent au beau milieu de la nuit, dis-toi que c’est normal puisque c’est toujours de la faute de la… perdu, c’est de la faute de la Grand-Mère ! Bravo Hilda, une de plus que tu auras complètement flinguée ! 

Bon allez, on s’active un peu là, on a toujours pas amorcé nos bondieuseries et j’en vois qui vont tomber à la renverse parce qu’elles sont en manque de ballon de rouge… Oui Minima, je parle de toi…

Alors, en rut !

Nous voici donc devant la toute première église érigée par l’ordre des Serviteurs de la Sainte Vierge, un ordre mendiant dont les membres sont habillés d’une robe noire et d’un manteau blanc, d’où le surnom des Blancs-Manteaux. Je trouvais donc fort à propos de nous rassembler devant cet édifice hystérique puisque nous sommes, nous aussi :

  • un ordre pauvre qui mendie et fais les fonds de poches,

  • un ordre dont les membres les plus classes observent un code vestimentaire en noir et blanc,

  • un ordre de serviteuses de la Sainte Verge, à quelques exceptions prêts qui elles sont des serviteuses des seins qui submergent, n’est-ce pas sœur Artémiche, MISS, Artémis !

Nous sommes donc au bon endroit en ce jour de la Saint Firmin, et surtout jour de l’anniversaire de Larusso et de Cardi B… un binôme qui, je trouve, est fort à propos avec toi ma chérie puisqu’on est entre la chieuse des karaokés de campagne et la twerkeuse inarrêtable de fin de soirée. 

Je disais tout à l’heure qu’une élévation c’était une passation, et c’est maintenant que cela s’amorce vraiment. 

Il est donc temps pour moi de te faire réciter ton crédo indulgent et confirmer tes vœux devant cette assemblée d’un soir, réunie pour cet heureux événement qui restera gravée dans le fil de nos histoires communes, de nos mémoires collectives, de nos imaginaires partagés. Répète donc après moi :

Tant que je demeurerai Sœur de la Perpétuelle Indulgence, je m’efforcerai toujours d’affirmer les buts, le crédo et les règles de l’ordre, au service des autres, dans le combat social et l’illumination spirituelle. Je m’efforcerai aussi de rester loyale envers mes sœurs et envers l’Ordre tout entier. Enfin, je m’efforcerai toujours de maintenir l’ensemble de mes vœux :

[HIVette récite les 6 vœux]

Je jure encore fidélité à mes sœurs de la Perpétuelle Indulgence, à notre joyeux désordre, à notre communauté, à moi-même et à mes vœux. Bénissez-moi ma mère. 

Je te bénis ma chérie. 

Voilà donc ton engagement scellé par ce serment que tu honoreras pour le reste de ta vie.

Le temps de faire un changement de couvre-chef, vous allez toutes et tous partici-pet à un petit interlude musical car le moment est venu de véritablement couper le cordon. Comme à toute messe, et comme tout le monde ici fait partie de ton histoire ma chérie, il est désormais temps de véritablement communier, ce qui vous fera repartir avec un bout de cette sublime corde rose que vous pourrez recycler en bracelet, en boucle d’oreille pour les plus créatives, en collier pour les plus minces, et en cock ring pour les plus vilaines ! Mais la communion, elle se mérite les amours, quand on est dedans, on doit dire la paix du Christ, et bah quand on est devant, c’est un pet tu cries ! Après tout, rien de plus expiatoire et jubilatoire que de rire aux éclats de la gène mal placée d’un prout inopportun ! Ma Mélusine chérie, mère asteure du Couvent Ecume et Nique de Bretagne, je vous laisse orifficier avec votre sécateur sacré et distribuer cette relique de la plus haute valeur !

Sœur Mélusine

À mon tour de couper le cordon…

Cette journée est spéciale pour moi à plus d’un titre. Non seulement je m’apprête à laisser ma chère filleule voler de ses propres ailes, mais c’est aussi le jour à partir duquel j’enterre ma bi-couventialité. Vous savez toutes à quel point je suis folle à lier, donc l’étiquette bi, c’est juste pas pour moi.

Je profite donc de cet instant charnière pour vous remercier du plus profond de ma bigounette mes Sœurs du Couvent de Paris. Vous m’avez tant donné, tant apporté. Sur ces cinq années, vous m’avez éduqué. Guidé. Inspiré. Eclairé. Encouragé. Soutenu. Poussé. Enivré de votre humour inconditionnel. Enveloppé de votre amour inter dimensionnel. Vous m’avez montré que la vérité incandescente de nos existences sans filtres et sans faux semblants était l’ultime affront. C’est de cette sublime révélation de l’amour que l’on se porte à nous-même que nous pouvons le communiquer de la manière la plus pure à toutes celles et ceux qui nous entoure. Merci donc de m’avoir appris à aimer de la manière la plus immense qui soit. 

Vous m’avez changé à tout jamais, et je ne pourrai jamais vous renvoyer la pareille. Ma façon à moi d’honorer cet immense leg que vous m’avez fait sera donc de transmettre ces enseignements au travers des actions de notre couvent breton, qui a déjà bien pris racine en seulement quelques mois d’existence, et qui est à compter de ce jour précis mon unique couvent. Mais n’ayez crainte, puisque comme vous le savez, j’y suis en très bonne et même illustre compagnie. 

Puisses-tu, toi qui seras à tout jamais ma marraine, offrir cet inestimable cadeau à d’autres postulantes qui viendront toquer au couvent de Paris, et attendrir ton cœur de silex qui m’est si cher.

Puisses-tu, toi qui seras à tout jamais ma première filleule, t’épanouir et te révéler à toi-même dans cette folle et sublime aventure qu’est la Perpétuelle Indulgence.

Mélusine pète un plomb et déclare la Bretagne libre !

ENFIN !

La Bretagne est opprimée, la Bretagne est sens dessus dessous (elle est versa quoi !), la Bretagne est folle de rage !

Après plusieurs années sous la coupe du Couvent parisien, les Sœurs bretonnes déclarent leur indépendance et font sésucion (se lécher les babines) !

Oui, le 19 avril de l’an 56, un couvent a été érecté en Bretagne, à Rennes. Mais nous sommes restés connectées, notamment sur Discord, pour semer la Discorde et la Zizanie.

Nous voulons plus, toujours plus !

Très chères marraines adorées et tant aimées, merci pour tout votre amour.

Maintenant, c’est l’heure de couper le cordon entre Paris et la Bretagne !

Nous profitons que Proxi expulse son énorme fœtus pour couper tous nos cordons depuis la capitale.

Paris libéré, nous décidons unilatéralement, et par les pouvoirs que nous nous sommes nous même octroyées de déclarer aujourd’hui, en ce 11 octobre de l’an 56 post Stonewall, l’indépendance officielle de la Bretagne. Oui, de toute la Bretagne. Ces bigounettes cachent un immense melon.

Nous permettons ainsi à la Bretagne de rester une zone fascist-free.

Promis mes Sœurs, nous sommes en train de nous organiser pour vous accueillir dans notre nouveau Couvent lorsque vous voudrez trouver refuge dans le pays du punk à chien antifa.

D’ailleurs, on fera peut-être une demande de bourse à l’occasion, parce qu’on a l’indépendance spirituelle maintenant, mais les bouses vides, euh les bourses vides parce que les bouses, j’en ai plein la couche.

Ah, et on vous laisse Bolloré !!!

Maintenant que nous avons coupé tous les cordons, nous jetons l’ancre et partons voguer dans l’écume et niquer dans la bruine.

Kenavo, chouchen, amen, awoman et quelque soit ton Jener (oui comme Caitlyn, c’est en Breton).

Sœur Proxima

Elle en avait lourd sur le système mais je crois que ça va mieux là, non ?

J’en appelle à vous mes Sœurs, ma chère Postulante, pour venir apposer vos mains sur les épaules de notre nouvelle Sœur de la Perpétuelle Indulgence, que nous plaçons ainsi sous l’enveloppe chaude et moite de nos saintes et saints protecteurs, et sous l’égide irradiante de nos saintes et saints patrons en version express : que toutes les Pouf de Sapho de Tapiola de Cyclète de Jean D’Arc d’Herculine de Toufle de Rita bénissent et accueillent par minou :

HIVette de la Pipette Mignonette,
HIVette avec un -i et le -h est aspiré car elle consent comme elle respire,
Gardienne des Fausses Timides, des Grandes Candides, des Bénévoles de Sol’ Sid’, même si t’es la reine du bide,
Protectrice des Gars-Riguettes, des Filles-Riguettes, des Personnes-Riguettes, des Lesbo-Riguettes, des Gay-Riguettes, des Bi-Riguettes, et des Trans-Riguettes-Q-I-A+,
Prophètesse des Petites Maladresses, des Gentilles Doctoresses, et des Vilaines Pécheresses,
Maraudeuse de Coton, et Couseuse en Carton,
Briseuse de Cœurs, parfois de Culs, mais surtout de Cubis,
Dite la Sœur la plus à l’Ouest du Couvent de Paris